Une nuit à vous
Quand le crépuscule enchanté tombait sur la métropole, j’éprouvais parfois une solitude poignante, et je l’éprouvais chez d’autres – chez de jeunes employés pauvres qui s’attardaient devant des vitrines en attendant l’heure d’aller dîner seuls au restaurant, de jeunes employés à la tombée du jour, gâchant les moments les plus émouvants de la nuit et de la vie.
Déjeunez à midi, couchez-vous à neuf heures… et jamais vous n’aurez une nuit à vous… jamais vous ne saurez qu’il y a un moment, comme la mer s’arrête de descendre et reste, un temps, étale, avant de remonter, où la nuit et le jour se mêlent et se fondent, et forment une barre de fièvre pareille à celle que font les fleuves à la rencontre de l’océan.